KfEE GouTé

KfEE GouTé

sign

Cycle de KfEE GouTé | Gouvernance territoriale de la transition écologique

La transition écologique s’impose comme nouveau mot d’ordre, tant pour la communauté scientifique que politique, mais soulève en leur sein de nombreuses questions : une transition vers quel modèle de société ? Par quel chemin ? À destination de qui ? Avec quels leviers d’action ? En priorisant quel type d’espaces ? Avec quelle efficacité, quels impacts environnementaux ? Ce mot d’ordre appelle à embrasser une perspective « socio-écologique » des territoires, mais aussi à une compréhension plus fine des enjeux de coordination entre acteurs.

On parlera de gouvernance territoriale (plutôt que de gestion ou de pilotage) pour désigner « l’ensemble des situations de coopération entre autorités publiques, acteurs privés, associations, porteurs de projet et citoyens, qui ne sont pas totalement ordonnées par la hiérarchie et qui correspondent à la construction, à la gestion ou à la représentation de territoires auprès de ceux qui y habitent et envers l’environnement extérieur* ».

Cette notion de gouvernance territoriale contraste avec une majorité de représentations des systèmes socio-écologiques, qui envisagent la gestion des écosystèmes comme un assemblage hiérarchique de normes et d’institutions (des institutions supranationales, nationales, régionales puis des communautés locales), emboîtées les unes dans les autres. Or, en pratique, les acteurs coopèrent selon des modalités moins lisses, moins mécaniques : des frictions existent, des coalitions se forment sans vision commune, l’action publique fonctionne pour beaucoup en silos etc.

La transition écologique ne fait pas exception. Selon les territoires, les situations oscillent entre des acteurs proactifs du changement (engagés, opportunistes…) et des acteurs qui subissent et s’adaptent tant bien que mal à de nouvelles contraintes politiques, économiques et biophysiques qui en bonne partie leur échappent.  L’action collective, en particulier à l’échelle locale (PAT, bassins versants, intercommunalités, parcs naturels etc.) évolue, de même que les attentes sociétales se diversifient et les responsabilités se redistribuent.

On peut ainsi s’interroger : cherche-t-on à gouverner la transition écologique, depuis, par, ou pour les territoires ?

Pour l’économie écologique, ces changements – de langage a minima ou de paradigmes a maxima – dans l’action territoriale convoquent diverses questions : de « réencastrement » ou d’ « alignement » entre des dynamiques socioéconomiques, institutionnelles et biophysiques ; d’évaluation des dynamiques territoriales en termes de soutenabilité et d’impacts sur les écosystèmes ; de gestion collective de ressources limitées et distribuées dans l’espace et dans le temps ; de confrontation de valeurs et représentations divergentes, etc. qui s’ajoutent à celles, plus classiques des approches territoriales, allant de la coordination des acteurs à la valorisation des ressources spécifiques à chaque territoire.

Les cafés ont initié une réflexion sur la transition écologique et ses approches en janvier 2021, lors d’un « café allongé ». Ils avaient alors surfés sur une dynamique émergente au sein du LESSEM et donné à cette occasion un aperçu de la diversité des cadres conceptuels, méthodologiques et des cas d’études. Au sein du labex ITTEM, une dynamique de partage de connaissances a également été amorcée en 2021, avec deux séminaires (un en avril, un autre en septembre) sur les transitions soutenables. Il s’agit donc, avec ce nouveau cycle, de prolonger l’essai : créer une connaissance scientifique partagée, fondée en premier lieu sur une « mise au pot commun » des connaissances accumulées individuellement sur la question, au travers de lectures ou de cas empiriques. Il s’agit donc avant tout de « redécouvrir », de « partager », de « réagir », d’« alimenter », de « consolider » plutôt que d’investir de nouveaux domaines de recherche.  L’entrée « gouvernance » ne se veut pas ici restreinte à l’univers des SHS où elle prend corps, mais enrichie d’apports interdisciplinaires et étendue autant que possible aux sciences du vivant et de la nature.

*Pasquier, R., Simoulin, V., & Weisbein, J. (2007). La «gouvernance territoriale»: théories, pratiques et discours.

Déroulement du cycle

Le cycle se déroulera selon une fréquence mensuelle (tous les 3e jeudi du mois) et sera alimenté par des contributions aux formats variées (au choix de leurs auteurs : présentation de papier, d’une étude de cas, extrait d’un documentaire, lecture croisée etc. voir la note d’intention des KfEE), avec pour seules consignes : 

  • de proposer un apport ou une mise en perspective théorique/méthodologique ;
  • de favoriser l’échange et le dialogue, en veillant notamment à définir les notions utilisées et à illustrer par des exemples.

Calendrier prévisionnel

  • Jeudi 16 septembre : rentrée des cafés (bilan de l’année et perspectives, dont présentation du nouveau cycle)
  • Jeudi 21 octobre: Sabine Girard – introduction
  • Jeudi 18 novembre: Steve Aubry – territorialisation de la séquence ERC (Eviter Réduire Compenser)
  • Jeudi 16 décembre : Carine Pachoud– proposition de cadre socio-spatial d’analyse des transitions

Comité d'organisation

Sabine Girard, Fanny Rodier, Yves Schaeffer, Sandrine Allain, Jean-François Ruault, Carine Pachoud 

Date de modification : 19 juin 2023 | Date de création : 19 juin 2023 | Rédaction : SW